Témoignage de Nicolas, ordonné diacre en vue du sacerdoce

Aumônier de la Base 107 Vélizy-Villacoublay, Nicolas Provoyeur fait partie des deux séminaristes du Diocèses aux Armées ordonnés diacres en vue du sacerdoce samedi 3 octobre, en la cathédrale des Invalides. Au lendemain de cette étape majeur dans son cheminement vers la prêtrise, il nous livre son témoignage.

Cette ordination est intervenue au terme d’un long cheminement de séminariste, qu’a-t-elle représenté pour vous ?

Je m’y suis préparé en gardant à l’esprit que tout commencera avec l’ordination, au cours de mon parcours, je me suis senti libre et confiant, fort de l’amour et de la foi dans le Christ. Ces quatre années heureuses en communauté de vie, d’étude et de prière m’ont appris que je pourrai compter sur le Seigneur et sur son Église quelles que soient les bonnes heures ou les difficultés. L’amitié du Christ m’a généreusement pourvu d’amitiés fraternelles au séminaire, en paroisse ou encore sur mes lieux de mission. Parmi celles-ci, j’ai surtout la grâce d’être ordonné avec un ami et un frère, Edwin Mangin. Ces liens tissés sont l’occasion de rendre grâce car ils me révèlent ce beau visage de l’Église du Christ. Je suis attentif à ce visage ces dernières semaines, « montre-nous ton visage Seigneur et nous serons sauvés ». L’été qui a précédé l’ordination, j’ai pris un temps de retraite, le Seigneur m’a mis à l’écart pour prier avec lui, pour m’enseigner, le suivre, et l’annoncer. J’ai aussi été en famille, nous étions tous réunis et ce fut un bonheur immense. Et puis j’ai eu la joie simple de suivre un ami prêtre et aumônier militaire dans sa mission paroissiale et militaire, c’est un quotidien qui prend des teintes d’éternité.

 

Depuis le 1er septembre vous êtes également aumônier militaire d’active, comment se passe votre nouvelle vie ?

Cela fait beaucoup de nouveauté, et le rythme est heureusement très intense car il y a le tumulte de l’incorporation, riche en rencontres. La vie d’aumônier est toutefois solitaire, cela tranche avec le séminaire, surtout quant à la célébration des offices que je continue néanmoins de chanter. Je vis au rythme de la base, de son pouls aérien car dans le silence venteux du plateau s’entend le murmure grossissant des hélicoptères et des avions. La base 107 est un village de plusieurs milliers de personnes, avec des qualifications très variées au service d’une même cause, le succès des opérations, des missions et des armes de la France. Être au service de ces hommes et de ces femmes est une grâce et un immense honneur que j’ai demandé à l’Église, à notre évêque.

 

Dans quel contexte évoluez-vous maintenant ?

L’aumônerie de la base est un édifice des années 80 qui se déploie autour d’une chapelle dédiée à l’apôtre saint Paul. C’est bucolique, le tout est posé sur épais gazon, encadré de peupliers. L’aumônerie catholique est pile sur le parcours de santé, je vis ainsi dans la métaphore paulinienne de la vie du baptisé comme une course à pied, en même temps que celle d’un combat avec des armes spirituelles. J’y travaille et j’y vis, c’est mon aire de lancement le matin et d’atterrissage le soir, car je n’arrête pas d’aller et venir d’unités en unités. La messe y est célébrée le mercredi, au cœur de la journée, c’est le jour des enfants de Dieu sur la Ba107. J’ai l’impression d’être fait pour cela, je suis heureux de suivre le sillon de ces rencontres qui se creusent et où émergent des demandes de sacrement, de préparation au mariage, des questions sur la foi en Jésus… ma plus grande joie est de voir que le Seigneur s’invite dans ces vies par le biais de nos rencontres.