1er décembre – Saint Eloi

Le 1er décembre, nous fêtons saint Eloi, patron du matériel et des mécaniciens des armées.
Et par saint Eloi, vive le Matériel !

© photo : 3e RMAT

Né à Chaptelat, près de Limoges, vers 588, Eloi est issu d’une famille libre, moyenne entre les seigneurs et les serfs. De bonne heure, il montre une grande adresse pour les travaux manuels et son père l’envoie à Paris pour se perfectionner chez un orfèvre en la matière ; ce maître, appelé Bobbon, orfèvre-trésorier du roi Clotaire II, transmit tout son savoir à son élève.

Chargé d’exécuter pour le roi un trône en or massif, rehaussé de pierres précieuses, Eloi en fit deux avec la même et seule quantité d’or qui lui fut fournie ! Cet exploit le fait nommer maître de la monnaie royale. (Voilà une première raison pour qu’il soit le Patron du Matériel qui fait souvent des miracles avec rien ou si peu…). Orfèvre réputé, Eloi peut être considéré comme le maitre de l’art sacré de son époque : il a décoré les tombeaux de saint Martin, saint Piat, saint Quentin et le mausolée de saint Denis…

Il connaît la fin de l’époque des Mérovingiens, et plus particulièrement les rois Clotaire II, Clovis II, Dagobert I et Clotaire III. Tous eurent une vie brève, écourtée par les excès… Eloi, au milieu de cette débauche, garde sa morale chrétienne et reste un apôtre infatigable. Il fonde plusieurs abbayes dans le Limousin (dont Solignac qu’il confie à son ami saint Rémade) et à Paris. Il lutte contre l’esclavage ; il fait respecter la justice devant l’impôt ; il aide les malheureux … Il participe à l’évangélisation des Flandres et du Nord de la France. Il fonde des abbayes à Tournai, Gand, Bruges et Anvers….

Eloi est donc un honnête homme, résistant aux tentations de la société de violence, de luxe et de luxure qui l’entoure. Ce laïc si pieux et si sage est choisi par le clergé pour être évêque de Noyon. Il assuma sa tâche pastorale avec tout le zèle nécessaire. Dans les affaires publiques, il sut toujours intervenir avec tact et efficacité pour le bien-commun, car c’était un vrai diplomate… (Agir avec délicatesse et bon sens dans le souci des relations humaines : voilà une troisième raison pour que Saint Eloi soit le patron du Matériel…).

Mort en 659, il fut inhumé à Noyon et sa sépulture devint le siège de nombreux miracles. Au cours de l’Histoire, ses reliques ont dû souvent être préservées de la profanation d’abord pendant les invasions normandes, puis à la guerre de Trente Ans où elles furent cachées à la Sorbonne. Pendant la Révolution française, elles furent mises à l’abri sous le préau du cloître, puis emmenées en Hollande, et enfin ramenées bien plus tard à Noyon.

Ainsi, voici très brièvement résumée la vie du saint patron des orfèvres, des forgerons, des mécaniciens et des personnels du Matériel.