« L’Église m’invite à adorer son plus grand trésor »

Romain fait partie des quatre séminaristes du diocèse aux armées institués lecteurs ou lecteurs et acolytes mercredi 14 novembre 2018. Il revient sur cette étape importante de son cheminement vers le sacerdoce, qui a eu lieu au cours d’une messe célébrée par Mgr Antoine de Romanet, dans la chapelle des Sœurs du Bon Secours, à Paris.

Institutions au lectorat et à l'acolytat
Institutions au lectorat et à l’acolytat

« Âgé de 25 ans, je suis actuellement en septième année de formation au séminaire Saint-Louis aux Armées. Vécu en vue du sacerdoce, l’acolytat est la troisième et dernière étape avant le diaconat. Arrivant généralement après l’admission parmi les candidats au sacerdoce et l’institution au lectorat, l’acolytat vient instituer le candidat pour le service de la prière communautaire et de l’eucharistie. Cette institution reçue des mains de Mgr de Romanet me rappelle que mon souhait de devenir prêtre n’est pas seulement un choix subjectif, mais bien un appel objectif de l’Église qui se fait l’écho de la volonté de Dieu. De fait, l’amour se vit toujours entre deux libertés, entre deux volontés. En me choisissant et en me faisant confiance, l’Eglise m’institue pour servir notre Seigneur Jésus dans son corps eucharistique.

Se préparer à être prêtre, c’est vouloir se rapprocher toujours plus de Dieu et de chacun de ses enfants. Ainsi l’Eglise m’invite à adorer son plus grand trésor et à me mettre à son service, en l’enseignant et l’annonçant au peuple de Dieu, en le servant à l’autel, en le distribuant aux fidèles de manière extraordinaire. Je souhaite devenir « prêtre pour donner Dieu aux hommes » comme le dit très bien le Saint Curé. C’est-à-dire, être entièrement consacré à Dieu et son œuvre, non seulement pour être un alter Christus (un autre Christ), mais aussi et surtout un ipse Christus (Christ lui-même) dans quelques mois.

« Laisser toute la place au Christ »

Le service des deux Tables du Seigneur dans sa parole et son eucharistie seront développés et enracinés pleinement par l’ordination diaconale. Être prêtre, c’est à la fois une dépossession et un service. C’est laisser toute la place au Christ dans mon cœur, mon corps et ma volonté. Cette disposition est nécessaire afin qu’Il puisse comme prêtre et victime, se faire tout petit sous les apparences du pain et du vin. Etre acolyte et se préparer au ministère presbytéral, est une question d’amour. Une question d’abandon dans la relation entre le Christ, l’Eglise et mon cœur d’homme…

La figure du père Charles de Foucauld m’est ici particulièrement lumineuse. Cette intimité du séminariste, et qui plus est du prêtre avec l’eucharistie, se découvre et se vit par étapes dans une grande humilité. Plus j’avance et plus je fais mienne cette phrase du centurion romain (Lc 7,1-10) que nous disons à chaque messe : «Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri ». Fort de mon expérience, de cet appel toujours plus grand de montrer et de donner « l’agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde », je me trouve tout ému et petit devant ce « grand mystère de la foi». Ainsi, l’humilité du « prêtre-soldat du Christ » au service des militaires, se vit par et dans l’acceptation de renoncements. Renoncements que j’accueille avec joie dans la paix du Christ, qui me permet de faire mienne cette phrase de l’Apôtre : « ce n’est plus moi qui vit, mais le Christ qui vit en moi » (Ga 2,20). »