Rôle de l’aumônier

« Les aumôniers militaires doivent témoigner que dans les combats les plus rudes, il est possible et même nécessaire de respecter la dignité de l’adversaire militaire, celle des victimes civiles, et de toutes personnes impliquées dans l’affrontement. C’est ainsi que l’on favorisera aussi la réconciliation nécessaire au rétablissement de la paix après le conflit. » Saint Jean-Paul II 

Le diocèse aux Armées françaises est au service de cette dignité humaine, dans un contexte – celui de la guerre – qui est déshumanisant. La guerre défigure les liens entre frères, entre nations ; elle défigure aussi ceux qui sont les témoins de telles atrocités. Elle laisse une marque indélébile aux femmes et aux hommes qui y sont engagés. Le rôle du diocèse aux Armées est de les accompagner et de les soutenir sur leur chemin, en étant pour tous une présence consolatrice et fraternelle.

Les aumôniers militaires sont appelés « à verser sur les blessures le baume de la Parole de Dieu qui adoucit les douleurs et donne l’espérance ; à offrir la grâce de l’Eucharistie et de la Réconciliation qui régénère l’âme affligée », comme l’affirme le pape François. La mission du diocèse aux Armées est de nourrir chez les militaires et leurs familles la dimension spirituelle et éthique qui les aide à affronter les difficultés et les interrogations souvent déchirantes inhérentes à ce service particulier rendu à la patrie et à l’humanité.

Aumônerie de la Gendarmerie

Aumônerie des pompiers

Aumônerie de l’armée de l’air

L’armée de l’air est une armée de techniciens. Elle pourrait sembler étrangère au sentiment religieux. Or, là où il y a beaucoup de technique, il convient de mettre beaucoup d’humain. L’aviateur est un spécialiste, il attend donc que l’aumônier soit aussi spécialiste dans son domaine. L’aumônier s’efforce d’être présent auprès du personnel au sol et auprès du personnel naviguant. La particularité de cette armée est la violence des combats. Le pilote expose sa vie à l’entrainement et au combat. La mort est violente. Des questions personnelles peuvent venir. Si l’aviateur est très pudique au sujet des questions religieuses, il sait les aborder avec le désir de comprendre, d’analyser.

Actuellement des aumôniers desservent les unités de l’armée de l’air, bases, écoles. Ils proposent régulièrement des activités de cohésion, des cérémonies religieuses, et n’hésitent pas à visiter les unités en tenant compte de leurs particularités. L’aumônier permet d’aider l’aviateur à donner un sens à son engagement, l’aide dans les questions qui touchent à sa vie professionnelle et privée, son engagement au service de son pays. Pour le commandement, il est un des capteur du moral, particulièrement présent dans les moments tragiques.

Histoire

L’aumônerie de l’air a été fondée à la veille de la deuxième guerre mondiale par l’abbé Pierra, ancien pilote, originaire du diocèse de Paris. Mobilisé comme colonel, il fait rattacher par le ministre de l’air certain nombre d’aumôniers de l’Armée de terre pour le service des ailes.

Les aumôniers sont affectés dans les différentes zones d’opérations, en école, outre-mer. En juin 1940, on dénombre 54 aumôniers.

Le décret du 4 juin 1940 consolide la situation des aumôniers, et constitue l’aumônerie de l’air en corps autonome selon une organisation inspirée du service de l’aumônerie militaire. Le colonel Pierra est chargé de toutes les questions ressortissant à ce nouveau statut. Avec le bouleversement du conflit, le nombre de postes va varier. À la fin de l’année 1941, on compte 22 aumôniers (12 en métropole), puis 25 en 1942.

À l’intérieur des limites fixées par les nécessités du service, les aumôniers ont la liberté totale de leur apostolat. Ils sont à l’origine de cercles d’étude, de clans routiers scouts, et fondent le scoutisme de l’air.

Pendant toute la seconde guerre mondiale, les aumôniers resteront attachés, comme ceux de la Marine, aux formations qu’ils desservaient à l’origine. On voit les aumôniers à Londres, en Outre-mer et même en Russie, avec le régiment Normandie-Niemen. En revanche, en métropole l’aumônerie est rattachée en 1943 au service central des œuvres sociales de l’air.

Lors de la décolonisation, les aumôniers de l’air participent aux campagnes d’Indochine et d’Algérie.

Sur le plan ecclésiastique, elle est rattachée en 1953 au vicariat aux armées françaises. En 1959, elle compte 24 aumôniers militaires, 46 aumôniers territoriaux et 57 aumôniers bénévoles.

Aumônerie de la Marine

La mer est un milieu privilégié de contemplation et de questionnement. Mais elle est aussi un lieu de confrontations, de compétition économique, de danger. Le « Bohut » comme on le surnomme parfois, a pour première mission d’assurer le culte sur les unités la Marine. Il offre un soutien spirituel et religieux dans le respect de chacun : le mépris et le communautarisme ne sont pas compatibles avec l’esprit d’équipage.

Outre les circonstances exceptionnelles qui appellent son ministère (mariage, décès, accident), l’aumônier participe aussi aux activités, célèbre la messe, se tient à disposition de ceux qui veulent approfondir leur foi ou discuter de sujets plus larges. Il assure souvent la fonction de conseiller et confident quand l’éloignement, l’incertitude ou les épreuves appellent une écoute plus personnelle et discrète.

Histoire

La présence de prêtres à bord de vaisseaux est attestée depuis saint Louis. Sous Richelieu, chaque vaisseau est pourvu d’au moins deux aumôniers et leurs fonctions seront définies par une ordonnance de Colbert. L’aumônerie de Marine s’est structurée dans sa forme actuelle lors des deux guerres mondiales. Parmi les grandes figures, saint Vincent de Paul, nommé par le roi « aumônier général des galères, avec les honneurs et droits dont jouissent les autres officiers de la marine », ou le P. René de Naurois, aumônier du 1er Bataillon de fusiliers marins commandos, qui débarque en Normandie le 6 juin 1944.

Aujourd’hui, des aumôniers demeurent présents à toutes les réalités de la Marine : bâtiments de surface répartis pour la majorité entre Toulon et Brest, sous-marins nucléaires, bases aéronavales (Hyères, Landivisiau, Lanvéoc-Poulmic, Lann-Bihoué), fusiliers marins et commandos (Lorient, St Mandrier), écoles (École Navale, Maistrance, Lycée naval, Mousses, écoles spécialisées), Bataillon des Marins Pompiers de Marseille, sémaphores, états-majors et services, sans oublier l’outre-mer.