Saint Georges, patron des cavaliers

Saint Georges, patron de l’Arme Blindée Cavalerie, par Charles-François Ngo, 24x32cm, encre de chine, acrylique

Alors que la situation sanitaire tend à affecter durablement notre vie quotidienne, Saint Georges, patron des cavaliers, traditionnellement fêté le 23 avril, se rappelle fort heureusement à nous !

Erigé aux XIIe – XIIIe siècles comme l’un des quatorze Saints Auxiliaires du catholicisme, il est donc vénéré tant son intercession est considérée comme efficace, en particulier contre diverses maladies. Aussi son invocation est populairement reconnue pour aider les fidèles à conserver la foi et les protéger contre les épidémies récurrentes… coïncidence étonnante avec la période que nous traversons. Arrêtons-nous donc quelques instants pour le découvrir et l’honorer comme il se doit !

Saint Georges vit le jour au IIIème siècle en Cappadoce, au cœur de l’actuelle Turquie. Il embrassa très tôt la carrière des armes et devint officier de l’armée romaine. Persécuté pour sa foi chrétienne, il fut emprisonné puis livré à de nombreux supplices auxquels il survécu miraculeusement. Il finit par être décapité, vraisemblablement en l’an 303. Vénéré pour son héroïsme et son idéal chevaleresque, il est généralement représenté à cheval terrassant le dragon, symbole de la victoire du Bien sur le Mal ; la légende raconte quant à elle, qu’il délivra une ville terrorisée par un dragon qui dévorait des jeunes filles…

Devenant naturellement le Saint patron de tous les cavaliers, son invocation est pour nous l’occasion de nous rappeler les valeurs désintéressées qu’il incarne. Dans l’exercice du métier des armes, elles sont plus que jamais d’actualité et fondent donc aussi la singularité des cavaliers.

L’audace tout d’abord. Celle de tous les cavaliers du monde, depuis le service d’Ost et Chevalerie à nos jours, à l’entrainement ou dans la bataille, dépassant toujours les obstacles quelle que soit la monture. Audace dont il faut encore faire preuve chaque jour face au risque, audace et courage qui forgent l’âme des chefs. La courtoisie ensuite, valeur qui témoigne de la véritable éducation et nous invite constamment à l’attention bienveillante aux autres. C’est là le panache et l’élégance que le cavalier sait entretenir coûte que coûte. L’honneur enfin, et c’est sans doute la plus importante des trois. C’est la loyauté envers soi-même comme pour autrui, dans le respect de la parole donnée et celle reçue, c’est l’éthique et l’exemplarité, dans le jeu comme dans l’affrontement guerrier. C’est encore « le sursaut des Cadets de Saumur se battant sans espoir de victoire, pour une certaine idée de l’honneur ».

De nos jours comme hier, l’idéal chevaleresque de Saint Georges guide, anime et forge les cavaliers de notre temps. L’audace, la courtoisie et le sens de l’honneur nous invitent donc sans cesse au souvenir de nos anciens : tankistes et éclaireurs de la division Leclerc en 1944, équipages de Shaffee M24 à Dien-Bien-Phu, cavaliers portés à Barkhane qui pour beaucoup d’entre eux y ont laissé la vie ou portent à jamais les stigmates de leur engagement. Nous leur devons toute notre reconnaissance et notre soutien ; Ils permettent à nos familles de vivre aujourd’hui encore dans un pays en paix.

Et par Saint Georges, vive la cavalerie !

Général Alexandre Nimser, Père de l’Arme