« Par l’Empereur, vive le Train ! »

Il y a 214 ans, le 26 mars 1807, au quartier général d’Osterode, en Prusse Orientale, Napoléon Ier signait un décret impérial portant création du Train des Équipages des Transports Militaires.

Illustration : Charles Ngo

A l’instar des autres armes et services de l’armée de Terre qui fêtent un saint patron, l’arme du Train, créée le 26 mars 1807 par l’Empereur Napoléon, n’est placée sous la protection de Saint Christophe, patron des voyageurs et des automobilistes, que depuis 1945 et sa célébration est une parenthèse éphémère qui prend fin en 1973. Pourquoi avoir attendu si longtemps l’avènement d’un saint patron et pourquoi ne fête-t-on plus la Saint Christophe le 25 juillet ou le 21 août conformément à l’actuel calendrier grégorien ?

La réponse à ces deux questions peut être trouvée dans l’histoire de notre arme.

Quoique pouvant s’enorgueillir d’une histoire plus que bicentenaire, le Train n’a atteint sa majorité officielle qu’en 1945, après 138 années de tutelles successives. De sa création à la fin de la Grande Guerre, le Train des équipages militaires est essentiellement hippomobile. Il ne prend l’appellation d’arme qu’en 1928 après la fusion avec le service automobile dans les années 1920 – 1921. Il lui faut une vingtaine d’années pour qu’il assure la motorisation de ses unités de transport et reçoive par voie de conséquence la responsabilité de la circulation routière. On ne pouvait rêver mieux que d’adopter en 1945 Saint Christophe comme saint patron.

En 1973, le chef d’état-major de l’armée de Terre décide que la fête du Train serait dorénavant célébrée le 26 mars, date anniversaire de sa création. En effet, placée au cœur de l’été, la date de la Saint Christophe n’était guère propice aux rassemblements. Le commandement a donc voulu simultanément associer dans une même commémoration « père fondateur » et saint protecteur. La formule concluant les ordres du jour prononcés ce jour-là illustrent parfaitement ce que nous devons à l’un et à l’autre : « et par l’Empereur, vive le Train… et que Saint Christophe nous protège ! »

Général Frédéric Sabia, Père de l’Arme